Les TIC (Technologies de l’information et de la communication) sont utilisées par plus de huit salariés sur dix dans leur travail, mais à des degrés divers. La dernière étude du Céreq s’est penchée sur le niveau de diffusion et d’utilisation de ces technologies parmi les salariés, et analyse ses effets sur leur accès à la formation.
Les TIC favorisent le développement des compétences des salariés
La diffusion des équipements informatiques et d’internet dans les entreprises a permis l’émergence de nouveaux outils. D’une part, ceux-ci offrent des possibilités nouvelles d’organisation du travail, en facilitant la coordination, la recherche d’information et le partage de ressources.
D’autre part, les TIC favorisent le développement des compétences des salariés, non seulement par les formations régulières qu’elles impliquent, mais aussi parce qu’elles stimulent, par leur usage quotidien, les apprentissages au travail.
La diffusion disparate des TIC entraîne un accès inégal à la formation
L’étude menée par le Céreq montre que la diffusion des TIC est loin d’être généralisée à l’ensemble des salariés. Cet usage contrasté selon les secteurs et les métiers a une incidence certaine sur l’accès des salariés à la formation, sur son contenu et, plus généralement, sur les apprentissages dans le cadre du travail.
Ainsi, les salariés les plus éloignés des nouvelles technologies dans leur travail le sont également de la formation, et des apprentissages informels dont bénéficient les utilisateurs de TIC. Ce constat interpelle d’ailleurs les pouvoirs publics, dans un contexte où la transition numérique concernera bientôt tous les salariés, y compris les moins connectés.
Cinq profils d’utilisateurs des TIC
Les auteurs de l’enquête du Céreq ont dressé une typologie distinguant cinq profils d’utilisateurs des TIC :
- les « nomades » (16% des salariés): ce sont les plus connectés. Souvent diplômés du supérieur, ils ont fréquemment recours aux services de messagerie instantanée dans le cadre de leur travail, marqué par des pratiques favorisant le partage et la communication ;
- les « relations clients »(16% des salariés) : très connectés, ils utilisent beaucoup le mail et les moteurs de recherche, principalement pour la communication de leur entreprise et leurs relations avec leurs clients ou prestataires. Ils sont majoritairement diplômés du supérieur (59%) ;
- les « tâches en ligne » (25% des salariés) : ils utilisent beaucoup des outils qui facilitent la communication en interne, souvent pour rechercher des informations ;
- les « recherche d’emploi » (13% des salariés) : ils ont rarement recours aux TIC dans le cadre de leur travail. Lorsqu’ils les utilisent, c’est avant tout pour se documenter ou pour rechercher un travail ;
- les « distants » (14% des salariés) : leur recours aux outils connectés, très faible, se limite au mail et à l’intranet.
Enfin, 16% des salariés, les « non-connectés » n’entrent même pas dans cette typologie.
Les plus connectés bénéficient plus des apprentissages informels et de la formation organisée
Le recours aux TIC va de paire avec un accès plus important à la formation organisée. Ainsi, 53% des « nomades » ont suivi une formation au cours des 12 derniers moi, contre seulement 22% des « non-connectés ».
Par ailleurs, l’utilisation des TIC est souvent associée à des modes d’organisation du travail déjà très propices au développement des apprentissages. Ces situations stimulent les apprentissages informels sous toutes leurs formes. De plus, internet devient une véritable source de connaissance informelle : les « nomades » ont 5,6 fois plus de chances de déclarer apprendre par eux-mêmes.
Ces constats montrent que les salariés dont les métiers ou les secteurs ne sont pas encore transformés par les TIC ne se préparent pas à l’introduction, pourtant inéluctable, de ces nouvelles technologies.
Consultez l’intégralité de l’étude du Céreq ici.