Fruit d’une vaste consultation impliquant notamment professeurs et étudiants, François Taddei a remis début avril un nouveau document intitulé « Plan pour co-construire une société apprenante » aux ministres de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et du Travail, dans la continuité d’un premier rapport publié en avril 2017.
Ce nouveau rapport, consacré à l’avenir de la recherche et développement dédiée à l’éducation, détaille une série de 30 propositions dans le but de créer un « service public de la société apprenante ».
Biologiste français, cofondateur du Centre de recherches interdisciplinaires, François Taddei a construit ce rapport avec pour objectif de « permettre à tous d’intensifier la recherche, de faciliter l’accès de tous à la formation, aux expériences et aux résultats, et [d’]impliquer le plus grand nombre dans la conduite de projets innovants. »
L’apprenant au cœur de l’innovation
Les propositions se portent sur plusieurs axes de l’apprentissage. L’auteur propose l’ouverture de tiers lieux physiques et numériques afin de rendre les échanges de connaissances plus faciles. La rapport préconise également de lancer une « fête de l’apprendre », évènement national pendant laquelle la diversité et la continuité des apprentissages seraient mises à l’honneur dans le but d’éveiller l’intérêt pour la formation pour tous.
Le document réitère la proposition de création d’un numéro et d’un carnet d’apprenant qui suive toute la carrière professionnelle. Cela pour offrir un bon suivi de la formation pendant la durée de la carrière. Un système numérisé de certification de l’identité des apprenants permettrait de mieux gérer l’apprentissage, un projet qui pourrait s’étendre sur toute l’Europe.
Un campus numérique national
Ce document plébiscite également le développement de la recherche en éducation. Le but est de créer un nouveau contrat de recherche entre rectorats, laboratoire et établissement scolaire tout en intensifiant la mise en réseau national des chercheurs en éducation. Cela pourrait être mise en place via un campus numérique national qui pourrait favoriser les apports de chaque université qui constitue un écosystème de connaissance.
Cette option favorisera davantage l’offre combinant l’enseignement présentiel et la formation numérique. Une bonne nouvelle pour les profils souhaitant reprendre ou prolonger leurs études.
Les 30 propositions du rapport Taddei pour une « société apprenante »
- Ouvrir des tiers-lieux physiques et numériques pour faciliter les échanges de connaissances
- Organiser une fête de l’apprendre pour célébrer tous les apprentissages
- Former des passeurs liant terrain et recherche
- Former les décrocheurs et prévenir l’échec en licence par une personnalisation des parcours
- Bâtir un « campus numérique » national pouvant fédérer les apports de chaque université
- Créer un numéro et un carnet d’apprenant tout au long de la vie pour faciliter la formation, l’orientation et l’insertion
- Déployer un système d’open badge et réinventer la VAE pour construire une société de la reconnaissance
- Mettre en place une plate-forme de partage des questions et réponses des formateurs
- Créer une plate-forme de mutualisation des pratiques enseignantes
- Créer une plate-forme de valorisation des innovations pédagogiques à fort impact
- Mettre en place un processus de consultations à destination de tous les apprenants
- Créer des centres de recherche de référence, scientifiquement remarquables et pédagogiquement investis
- Développer des recherches participatives sur les apprentissages pour mobiliser l’intelligence collective, afin de comprendre les évolutions en cours
- S’inspirer des labschools pour créer des espaces de recherche de solutions dans chaque structure de la société apprenante
- Instaurer un nouveau « contrat de recherche » entre rectorat, laboratoire et établissement scolaire
- Intensifier la mise en réseau national des chercheurs en éducation
- Penser un centre sécurisé de données numériques de l’éducation et de l’apprendre tout au long de la vie
- Des Instituts Carnot de l’éducation au « What Works Centers »
- Mettre en place un comité d’éthique de la société apprenante
- Créer des « labs des métiers de demain » ouverts à tous ceux qui souhaitent contribuer à les inventer
- Lancer des IDEA (Initiative d’excellence pour des établissements apprenants) pour faire des universités des organisations apprenantes
- Créer un IHESA (Institut des hautes études de la société apprenante) pour former les acteurs de changement
- Créer une académie des mentors pour valoriser les enseignants-chercheurs qui innovent
- Créer un réseau d’Espé apprenantes, qui inventent de nouvelles manières d’apprendre et d’enseigner
- Redéfinir les contours du parcours de formation de l’enseignant
- Accroître les marges de manœuvre de l’ESENESR pour accompagner sa transformation
- Créer une Alliance internationale des universités pour des sociétés apprenantes et durables, en synergie avec le processus de création des universités européennes
- Créer un équivalent du Giec pour les intelligences, les apprentissages et les compétences
- Mettre en place un « Erasmus mundus » des acteurs de l’Europe apprenante
- Créer une plate-forme pour faciliter les partenariats internationaux et apprendre des autre
Consulter le rapport Taddei complet “Plan pour co-construire une société apprenante” ici.