La formation professionnelle est en pleine mutation suite aux réformes menées par les différents gouvernements, à la crise sanitaire et à l’apparition de nouvelles pratiques. Afin d’y voir plus clair, l’organisme de formation Francis Lefebvre Formation a mené une enquête auprès de 1 900 profils (décideurs formation, managers et salariés), de mai à août 2022. De cette enquête est né un baromètre de la formation professionnelle qui vient d’être publié.
Un bilan post-crise sanitaire
Depuis le début de la crise sanitaire, les métiers sont en constante évolution. Entre digitalisation, travail hybride et nouvelles technologies, 92 % des sondés trouvent que leur métier évolue, parfois même trop vite pour 67 % d’entre eux. Toutefois, les salariés sont 77% à avoir confiance en leur avenir professionnel. Un chiffre encourageant au vu du contexte de recrutement actuel, soumis à certaines tensions.
En effet, dans un contexte marqué par certaines difficultés de recrutement pour les entreprises, celles-ci rencontrent des difficultés à attirer et fidéliser les talents. Le baromètre le prouve : 26 % des sondés envisagent de changer d’emploi dans les prochains mois. Parmi les principales raisons qui poussent les actifs à démissionner, on retrouve : l’envie d’évoluer dans leurs fonctions, d’obtenir une meilleure rémunération ou de trouver une entreprise plus en phase avec leurs valeurs.
La formation, un levier stratégique pour les entreprises et les salariés
Si la crise sanitaire a bouleversé le rapport au travail, elle a également replacé la formation professionnelle au cœur de toutes les préoccupations. En effet, 86 % des répondants se sentent concernés par leur montée en compétences et ils sont 64 % à penser que leur entreprise considère la formation comme un levier stratégique. Et pour cause, côté entreprise, la formation apparaît comme un allié indispensable pour maintenir les salariés à leur poste de travail malgré les évolutions des métiers et des outils, et se positionne donc, in fine, comme un véritable levier de performance.
Les salariés, eux, la perçoivent comme un moyen d’acquérir de nouvelles compétences et de garantir leur employabilité. D’ailleurs, 87 % des sondés voient la formation comme une opportunité de faire évoluer leurs pratiques au sein de leur métier et 60 % d’entre eux la considèrent comme incontournable pour rester attractif sur le marché du travail. Contre toute attente, 1 salarié sur 3 seulement envisage la formation dans le cadre d’une reconversion professionnelle.
Évolution des pratiques et perspectives pour la formation de demain
Les résultats du baromètre mettent en évidence le besoin d’accompagnement des salariés, mais aussi des décideurs, en ce qui concerne la formation professionnelle. À la question « qu’attendez-vous des organismes de formation en termes de contenus proposés ? », les fiches pratiques, les webconférences gratuites et les articles de veille arrivent en tête de peloton. Et pour cause, 63 % des décideurs indiquent avoir été impactés par la réforme de la formation de 2019, que ce soit au niveau du financement de la formation, de la gestion des budgets, sans parler de l’évolution des pratiques de formation : digitalisation, flexibilité, choix des organismes, etc. De plus, les décideurs considèrent la question du financement des formations ainsi que la gestion et la fidélisation des talents comme les enjeux principaux de leur entreprise.
Concernant les modalités de formation, le présentiel reste le format privilégié des salariés qui ont participé à une formation récemment (64 %), suivi de près par le e-learning (60 %). Des chiffres qui laissent présager que la formation de demain sera très probablement hybride.