Le gouvernement a annoncé vouloir mettre en place une participation forfaitaire des salariés au Compte personnel de formation (CPF) dès 2024.
200 millions d’économies financées par les salariés
Suite aux annonces du ministre de l’Économie Bruno Le Marie, son ministre délégué chargé des comptes publics Thomas Cazenave a annoncé la mise en place dès 2024 d’une participation forfaitaire des salariés au CPF.
« Cette participation forfaitaire va être mise en œuvre dès cette année, ce qui nous permettra de générer 200 millions d’euros d’économies sur un total de 2 milliards », a-t-il déclaré à la presse, évoquant une mesure « juste » et « nécessaire » dans un contexte supposément difficile pour les finances publiques. Un décret en ce sens est prévu pour avril, a précisé le ministère de l’Économie et des Finances auprès de l’AFP.
Une participation prévue depuis 2022
Le CPF a été créé en 2014, puis réformé en novembre 2019. Depuis cette date, il permet aux salariés de disposer d’un système de crédit en euros pour bénéficier de formations professionnelles par le biais d’une plate-forme en ligne. En décembre 2022, le gouvernement avait déjà souhaité faire contribuer financièrement les salariés en formation, en déposant un amendement dans le projet de loi de finances pour 2023.
Le texte proposait « d’instaurer une participation du titulaire, quel que soit le montant de droits disponible sur son compte ». Mais le dépôt de cet amendement en catimini dans le cadre du budget qui avait été adopté par le recours à l’article 49.3 avait provoqué des tensions dans la majorité présidentielle. Le gouvernement n’avait donc pas encore publié de décret pour en préciser les modalités.
Réduire les dépenses publiques pour ne pas augmenter les impôts
Cette nouvelle réforme du CPF défavorable aux salariés s’inscrit dans le cadre des 10 milliards d’euros de réduction des dépenses publiques – qui toucheront surtout les plus modestes – souhaitées par Bruno Le Maire afin de ne pas augmenter les impôts, qui font participer chaque citoyen en fonction de ses revenus.
La moitié des économies devrait provenir d’une baisse des dépenses de fonctionnement de tous les ministères. Le gouvernement compte récupérer les 5 milliards d’euros restants sur les politiques publiques, en réduisant notamment « de près d’un milliard d’euros le montant de l’aide publique au développement » et d’un autre milliard MaPrimeRénov’, le dispositif d’aide aux travaux d’économie d’énergie, et en faisant contribuer les « opérateurs de l’État« .