Dans le cadre de la présentation du « plan pauvreté », le Président de la République Emmanuel Macron a détaillé les mesures destinées aux jeunes. La plupart d’entre elles concernent l’offre de formation à destination des 16-25 ans. La mesure-phare de cette annonce est l’extension de la Garantie jeunes à 500 000 bénéficiaires d’ici la fin du quinquennat, contre seulement 100 000 aujourd’hui.
La Garantie jeunes, un dispositif prometteur destiné à être développé
La Garantie jeunes est un dispositif piloté par le ministère de l’Emploi, via les Missions locales. Elle est destinée aux jeunes de moins de 16 à 25 ans peu ou pas diplômés, qui ne sont ni en cycle d’études, ni en formation, et dont les ressources ne dépassent pas le plafond du RSA. Elle vient en complément des autres dispositifs destinés à favoriser l’insertion des jeunes : emplois d’avenir, contrats de génération, service civique.
Ce dispositif comporte deux volets. D’une part, les Missions locales offrent un accompagnement intensif sur une durée d’un an. Le but de cet accompagnement est d’aider les jeunes précaires à amorcer leur retour vers le monde du travail par diverses expériences professionnelles (stages, contrats courts, etc). D’autre part, une allocation de près de 500 euros est versée aux bénéficiaires, cumulable avec le revenu d’un travail. Celle-ci est la seule destinée aux jeunes de moins de 25 ans, et son innovation réside dans son versement directement au bénéficiaire, et non pas à sa famille, avec qui les jeunes précaires sont souvent en rupture.
Cet aspect de la Garantie jeunes fait penser à certains chercheurs comme François Sarfati qu’elle peut être efficace. C’est peut-être pour cette raison qu’Emmanuel Macron a fait de son extension à 500 000 bénéficiaires d’ici 2022 l’un des pivots de sa stratégie de lutte contre la pauvreté.
La formation, thématique majeure du « plan pauvreté »
Les autres mesures annoncées par le chef de l’État mettent pour la plupart l’accent sur la formation des jeunes. M. Macron a ainsi annoncé la mise en place d’une obligation de formation jusqu’à 18 ans. « L’objectif est clair : aucun jeune de moins de 18 ans ne pourra se trouver sans solution et devra être, soit scolarisé, soit en formation, soit en emploi », a-t-il expliqué. Cette obligation de formation devrait entrer en vigueur à la rentrée 2020. Elle se traduira par le repérage massif de ces jeunes et par le suivi en continu par l’Éducation nationale des « décrocheurs scolaires ».
Le Président souhaite également augmenter les propositions de scolarisation, à travers les Écoles de la deuxième chance et les formations dans le cadre du PIC (Plan d’investissement dans les compétences). L’apprentissage, que la loi « Avenir professionnel » cherche à développer, sera lui aussi mis à contribution.
Enfin, au niveau local, 50 millions d’euros devraient être versés aux départements. En contrepartie, ceux-ci devront « accompagner les 3 000 jeunes dont ils ont la charge et qui n’ont pas de solution, en les aidant à trouver une formation, en les accompagnant à la Mission locale, en les aidant à trouver une solution de logement durable », a expliqué le Président de la République.