Présentes sur l’ensemble du territoire national avec plus de 6500 sites, les 445 missions locales ont charge d’œuvrer, par le biais d’un accompagnement personnalisé, pour l’insertion sociale et professionnelle des jeunes ayant peu ou pas de qualifications professionnelles. Elles sont une réponse associative et progressive adaptée aux territoires et remplissent une mission de service public.
Si la couverture des territoires et l’homogénéité des services rendus par les missions locales gagnent à être améliorées, elles peuvent se targuer de bons résultats en termes d’insertion sociale et professionnelle de jeunes ayant du mal à trouver un travail.
Pour autant, elles restent fortement dépendantes des outils et moyens mis à leur disposition qui dépendent des politiques développées par le ministère du travail, notamment dans le cadre du Plan d’investissement Compétences (PIC).
L’impact des nouveaux « Parcours emploi compétences »
Depuis 2017, les missions locales ont été confrontées à la perte d’un nombre important de contrats aidés ouvert aux jeunes quand le gouvernement a réformé le dispositif pour les transformer en « Parcours emploi compétences » dont les conditions de mise en place sont plus contraignantes.
Par ailleurs, ces nouveaux « parcours emploi compétences » ne ciblent plus spécifiquement les jeunes candidats mais élargissent fortement le champ des bénéficiaires en ciblant plutôt les demandeur d’emploi de très longue durée, les seniors, les personnes résidant dans les quartiers « politique de la ville », les travailleurs en situation de handicap…
Le ministère semble vouloir orienter prioritairement les jeunes publics des missions locales vers l’apprentissage, alors que l’offre dans ce domaine n’affiche pas de réelle progression en ce sens pour l’instant et ne répond pas forcément aux besoins de ces publics.
La réorganisation des attributions de Pôle emploi
Dans le cadre du Plan d’Investissement Compétences, la compétence formation a été dévolue à Pôle emploi ce qui devrait avoir des conséquences importantes sur les résultats des missions locales. Pour autant, cette montée en charge de l’opérateur public de l’emploi sur l’accompagnement dans la formation n’a pas encore réellement pris forme.
Pôle emploi prévoit également une réorganisation, laquelle est en relation avec la réforme future de l’assurance chômage. Au vu des orientations prises par le gouvernement, les éléments qui vont conduire ses décisions devraient viser la réduction de budget et le renforcement du contrôle étatique, ce qui ne présage pas de la mise en place d’un accompagnement de qualité.
Des menaces qui pèsent sur les missions locales
Les menaces pesant sur les missions locales sont ainsi multiples : elles se posent en termes budgétaires sur leur financement future mais concernent également les outils permettant la conduite de leur missions ainsi que le risque d’être absorbé par Pôle emploi. D’ailleurs, le gouvernement envisagerait que les missions locales expérimentent d’intégrer leurs missions aux actions de Pôle emploi dans le cadre d’une gouvernance adaptée.
Inquiet de ces orientations, l’Union Nationale des Missions Locales (UNML) a ainsi prévu de réunir fin août 2018 un bureau exceptionnel pour « prendre les initiatives qui s’imposent pour garantir l’unité du réseau des Missions Locales et la qualité de ses interventions comme l’acteur central de l’accompagnement des jeunes vers l’emploi mais aussi l’autonomie. »